BELLE DE FRONTENAC

La fleur emblème de Frontenac et de ses habitants

À l’occasion du 125e anniversaire de sa fondation, la municipalité de Frontenac est heureuse d’accepter le don d’une hémérocalle qui deviendra la fleur emblème de la municipalité. Cette fleur unique qui a été créée par Henri-Paul Tanguay sera enregistrée en 2007 auprès de l’AHS ( American Hemerocallis Society) sous le nom de « Belle de Frontenac ». Elle possède toutes les qualités pour s’épanouir dans les jardins publics et privés de notre municipalité.

L’hémérocalle est une vivace qui fait partie de la famille des liliacées avec les tulipes, les lis, les jacinthes… Son nom vient du grec ( Hemera : jour et Kallos : beauté) d’où son appellation commune de « beauté d’un jour ». Souvent désignée comme la « vivace parfaite », elle se distingue par la beauté de son feuillage décoratif, par la très grande beauté et diversité des couleurs et des formes de ses grandes fleurs ainsi que par la facilité de sa culture et sa grande résistance aux maladies et aux insectes.

L’hémérocalle est devenue l’enfant chéri des jardiniers, collectionneurs et hybrideurs américains. Ce sont eux qui depuis 50 ans, à partir des 15 espèces importées du nord-est de l’Asie où elles poussent à l’état naturel et où elles y ont été cultivées depuis des milliers d’années surtout pour des raisons médicinales et culinaires, ont produit les 60 000 variétés d’hémérocalles modernes qui existent de nos jours et qui sont enregistrées auprès de l’AHS, cette société fondée en 1946 pour promouvoir le développement et l’enregistrement mondial des hémérocalles et qui décerne à tous les ans des prix très prestigieux. Depuis 10 ans, les Québécois apprennent à connaître l’hémérocalle et de plus en plus d’hybrideurs amateurs produisent à partir des cultivars américains de nouveaux plants mieux adaptés à notre climat.

La vie sur la terre est une perpétuelle création. La fleur contient les organes sexuels d’une plante et utilise sa grande beauté pour séduire l’ insecte qui viendra la polliniser et qui permettra ainsi la reproduction du plant  et  la création de nouvelles variétés.  L’humain qui joue un rôle semblable à celui de l’insecte est appelé un hybrideur.

Parce que l’hémérocalle ne se bouture pas, on doit diviser ses racines pour obtenir un nouveau plant  identique. Elle se multiplie assez facilement par semis mais ses graines ne sont pas vendues commercialement. Les plants obtenus par semis sont tous des hybrides qui en plus de différer les uns des autres sont aussi différents des deux plants qui les ont produits. L’hybridation consiste, en juillet et août,  à féconder à la main une fleur d’un plant déterminé avec le pollen d’un autre plant en prenant soin d’étiqueter chaque fleur pollinisée. Si la fécondation réussit ( le taux d’échec est très élevé ), une capsule de graines se développera à la base de la fleur. La récolte des graines parvenues à maturité se fait 2 mois plus tard.  Les graines de chaque fleur fécondée sont placées dans des sacs individuels avec leur étiquette et placées au réfrigérateur afin de briser leur dormance et les conserver  jusqu’à leur semis. C’est un peu de technique et beaucoup de patience puisqu’il s’écoulera 3 ans avant de voir la première fleur. De plus, le nouveau plant a besoin d’une période de 3 à 4 ans avant de parvenir à maturité, d’où l’importance de l’observer et de noter toutes ses transformations qui peuvent être positives ou négatives. Les hybrideurs d’hémérocalles sérieux ont habituellement des programmes d’hybridation très sévères qui leur font conserver seulement 2 à 3 % de tous les plants qu’ils produisent.

Quelle grande joie d’assister à l’ouverture de la première fleur d’un plant créé 3 ans plus tôt ! Quelle grande satisfaction d’être un créateur de beauté ! Pour terminer, voici cette belle pensée qui est venue d’un hybrideur de l’Alabama: « A love of life begins in the garden. A life of love grows in the heart » (Un amour de la vie dans le jardin. Une vie d’amour dans le coeur)

Henri-Paul Tanguay